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fruits qu’il en tire ; s’il vend ses fruits, à la quantité de produits qu’il peut acheter avec le prix qu’il a tiré de ses fruits. Dans les deux cas, l’importance du revenu est proportionnée à la quantité de produits obtenue.

La monnaie ne fait pas partie du revenu de la nation, puisqu’elle ne présente aucune nouvelle valeur créée ; mais les valeurs qui composent les revenus se transmettent souvent sous forme de monnaie. La monnaie est alors le prix de la vente qu’on a faite d’un service productif ou d’un produit dont la valeur constituait le revenu. Cette monnaie, acquise par un échange, est bientôt cédée par un autre échange, lorsqu’on s’en sert pour acheter des objets de consommation. Les mêmes écus dans le cours d’une année servent ainsi à payer bien des portions de revenus successivement acquises, mais leur plus ou moins grande abondance ne rend pas les revenus plus ou moins considérables.


Richesse. Dans sa signification la plus étendue, ce mot désigne les biens que nous possédons et qui peuvent servir à la satisfaction de nos besoins, ou même à la gratification de nos goûts.

Les biens également accessibles à tous, dont chacun peut jouir à sa volonté, sans être .obligé de les acquérir, sans crainte de les épuiser, tels que l’air, l’eau, la lumière du soleil, nous étant donnés gratuitement par la nature, peuvent être appelés des, richesses naturelles. Comme elles ne sauraient être ni produites, ni distribuées, ni consommées, elles ne sont pas du ressort de l’économie politique.

Celles dont l’étude fait l’objet de cette science, se composent des biens qu’on possède, et qui ont une va-