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cher, de les obtenir au prix de moins de frais, de moins de services productifs.

Les frais qui n’ajoutent rien à l’utilité d’un produit, sont des frais perdus : ils sont perdus pour le producteur, s’ils n’augmentent pas la valeur du produit ; ils sont perdus pour le consommateur, s’ils l’augmentent. Un produit, du moment qu’il est destiné à la vente, est une marchandise ; du moment qu’il est destiné à la consommation, c’est une denrée[1].


Produit immatériel. C’est toute espèce d’utilité qui n’est attachée à aucun corps matériel, et qui, par conséquent, est nécessairement consommée au même instant que produite.

Les produits immatériels sont, comme les autres produits, le résultat d’une industrie, ou d’un capital, ou d’un fonds de terre, ou de tous les trois ensemble.

L’utilité qu’on retire du service d’un médecin, d’un avocat, d’un fonctionnaire civil ou militaire, est un résultat de leur industrie ;

L’utilité qu’on retire d’une maison, ou d’un meuble durable, de l’argenterie, est un résultat du service d’un capital ;

L’utilité ou le plaisir qu’on retire d’une route ou d’un jardin d’agrément, sont le résultat du service d’un

  1. Il prend souvent le nom de marchandise avant d’être un produit complet : les bois de teinture, le coton, sont des marchandises, quoiqu’ils n’aient encore qu’une partie de l’utilité et de la valeur qu’ils doivent recevoir. Un produit ne prend le nom de denrée, que lorsqu’il n’a plus de nouvelles façons à subir, plus de nouvelle utilité à recevoir, et qu’il est mûr pour la consommation.