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tion. Alors les capitaux s’épuisent, le travail ne nourrit plus, les travailleurs, la production décliné, et les nations disparaissent, comme il est arrivé à quelques peuples de l’Orient et à quelques-uns de la côte septentrionale de l’Afrique.

Produit. C’est une chose à l’usage de l’homme, où l’on ne considère que l’utilité que lui ont communiquée les agens de la production, et la valeur qui en est résultée[1]. L’utilité créée constitue le produit. La valeur échangeable qui en résulte, n’est que la mesure de cette utilité, la mesure de la production qui a eu lieu.

Oh se procure les produits par le moyen des services productifs. Plus on peut avoir de produits pour les mêmes services productifs, et plus les produits sont à bon marché, d’abord pour celui qui les crée, et par suite pour celui qui les achète ; car la concurrence des producteurs oblige ceux-ci à donner leurs produits au prix coûtant. (Le prix coûtant pour le producteur, ce sont les frais de production, qui comprennent les profits de sa propre industrie.)

Si les produits pouvaient exister sans qu’on les payât par des services productifs, ils cesseraient d’être des produits ; ils ne coûteraient rien, comme il arrive pour l’eau, l’air, la lumière du soleil. Jusque-là il vaut mieux les payer que de n’en pas jouir ; mais c’est un perfectionnement dans la production que de les payer moins

  1. La portion d’utilité que lui a communiquée la nature sans l’intervention de l’homme ni de ses instrumens, ne fait point partie du produit, de la valeur du produit ; c’est une richesse naturelle qui n’a point coûté de frais de production.