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tie d’entre eux, tels que ceux de l’entrepreneur, sont plus largement payés. L’effet de cette circonstance est de multiplier les producteurs dans ce genre de production, jusqu’à ce que la concurrence ait amené le produit à ne plus valoir que ses frais de production.

Tout ce qui se produit se consomme, car qu’est-ce que produire ? c’est former des choses qui ont une valeur ; elles ne peuvent avoir une valeur qu’autant qu’elles sont demandées ; elles ne peuvent être demandées qu’en vertu de l’usage, de la consommation qu’on en veut faire.

Ce principe résout la dispute de ceux qui prétendent qu’on peut trop produire, et de ceux qui soutiennent qu’on ne peut pas trop produire : on peut trop produire des choses qui ne méritent pas le nom de produits ; et l’on ne peut pas trop produire des choses qui méritent le nom de produits, c’est-à-dire qui ont une valeur égale à leurs frais de production ; car cette valeur même est une preuve qu’ils sont assez demandés pour devoir être consommés.

Quel que soit le bon marché des produits, ils ne sauraient être à trop bas prix, pourvu que ce prix soit suffisant pour acquitter leurs frais de production. Cette condition remplie, le bas prix des produits fait la richesse de la nation qui acquiert alors-plus de jouissances à moins dé frais.

Quand les fléaux célestes, comme des sécheresses prolongées, ou des fléaux humains, comme un gouvernement tyrannique, ravissent aux producteurs une trop grande part de leurs produits, alors il se peut que les produits qui leur restent ne suffisent pas, pour la plupart, pour les indemniser de leurs frais de produc-