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naturels ; si le service de la terre coûte, c’est un présent fait par la nature au propriétaire ; présent consacré par la législation de tous les peuples policés, et très-favorable à la production en général.

Il y a des fonds de terre qui ne donnent point de produits ruraux, mais qui sont productifs d’utilité et d’agrément ; c’est-à-dire d’un produit immatériel qui n’est pas susceptible d’épargne ni d’accumulation.


Frais de production. C’est la valeur échangeable des services productifs nécessaires pour qu’un produit ait l’existence.

Toutes les fois qu’il y a des frais faits et point d’utilité produite, ces frais ne sont pas des frais de production ; ce sont tout simplement des frais inutiles, dont la perte est supportée, soit par le producteur, soit par le consommateur du produit pour lequel ils ont été faits : par le producteur, quand ils n’élèvent pas la valeur du produit ; par le consommateur quand ils élèvent cette valeur.

Lorsque, par des causes accidentelles, telles que l’intervention importune de l’autorité, les frais de production montent au-dessus du taux auquel la libre concurrence les porterait, il y a spoliation du consommateur, en faveur soit du producteur, soit du gouvernement, en faveur de ceux en un mot qui profitent de cet excédant de prix. Lorsque le consommateur se prévaut de son côté des circonstances, pour payer l’utilité dont il fait usage, au-dessous du prix où la libre concurrence la porterait naturellement, c’est alors lui qui commet une spoliation aux dépens du producteur.

La production pouvant être considérée comme un