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trielles des savans, ou dépositaires des connaissances utiles ; de celles des entrepreneurs d’industrie (cultivateurs, manufacturiers, ou commerçans) ; de celles des ouvriers et autres agens des entrepreneurs.

Les fonds d’instrumens de l’industrie se divisent en instrumens appropriés et en instrumens non appropriés.

Des fonds naissent les services productifs. Ces services, ou le prix qu’on en tire, sont le revenu du fonds ; c’est-à-dire du propriétaire du fonds.

Quand ce service est consommé pour la satisfaction du consommateur, comme dans le cas où l’on consomme le service d’une maison d’habitation en l’habitant, il est simplement productif d’utilité ou d’agrément. Lorsqu’il est consommé pour produire une valeur nouvelle, c’est un service productif proprement dit. Il tire sa valeur de l’un ou l’autre de ces usages ; et cette valeur s’établit en raison directe de la demande qu’on fait des services, et en raison inverse de la quantité qui en est offerte.

La fortune de chaque homme se compose de la valeur des fonds qui sont en sa possession, et qui, s’ils n’ont pas une valeur échangeable, peuvent du moins s’évaluer par le revenu qu’on en tire[1].


Fonds de terre. Le fonds de terre est, à proprement parler, le sol qui travaille à la production, de concert, avec l’industrie humaine et avec un capital.

Mais la force productive de la nature se manifestant

  1. Le talent d’un artiste, d’un avocat, fait partie de leur fortune, mais, ne pouvant s’échanger, ne peut être évalué que par le revenu viager qu’ils en tirent.