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La valeur détruite comprend la valeur des services productifs qu’on a consommés pour produire.

La consommation improductive est une destruction de valeurs qui n’a d’autre résultat que la jouissance qu’elle procure au consommateur.

Lorsqu’on se sert du mot de consommation sans rien spécifier, on entend communément celle qui est improductive.

Un capital, n’étant qu’une accumulation de valeurs produites, peut être consommé en entier, productivement ou non. Un capital productif est même nécessairement consommé, car il ne peut servir à la production que par l’usage qu’on fait de lui.

De même que l’on peut considérer la production comme un échange où l’on donne des services productifs pour recevoir des produits, on peut considérer la consommation comme un autre échange où l’on donne des produits pour recevoir en retour d’autres produits, si la consommation est reproductive, ou bien des jouissances, si la consommation est improductive. On éprouve une perte, dans le premier cas, quand le produit créé ne vaut pas le produit consommé[1] ; dans le second cas, quand la jouissance n’est pas un dédommagement suffisant du sacrifice que l’on a fait pour l’obtenir.

La consommation annuelle d’une famille, d’une nation, est la somme des valeurs qu’elles ont consommées

  1. On est pleinement dédommagé quand le produit créé ne vaut que juste le produit consommé ; parce que, du moment que l’entrepreneur d’industrie rentre dans son avance purement et simplement, les profits sont payés. Le paiement de ces profits, par l’entrepreneur, est précisément ce qui constitue ses avances.