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ce service ; le service d’un terrain, mais non le terrain lui-même[1].

Une valeur ne peut être consommée deux fois ; car dire qu’elle est consommée, c’est dire qu’elle n’existe plus.

Tout ce qui se produit se consomme ; par conséquent toute valeur créée est détruite, et n’a été créée que pour être détruite. Comment dès-lors se font les accumulations de valeurs dont se composent les capitaux ? Elles se font par la reproduction sous une autre forme, de la valeur consommée ; tellement que la valeur capitale se perpétue en changeant de forme.

Il y a donc deux sortes de consommations :

1o La consommation reproductive, qui détruit une valeur, pour la remplacer par une autre ;

2o La consommation improductive, qui détruit la valeur consommée, sans remplacement.

La première est une destruction de valeurs d’où il résulte d’autres valeurs inférieures, égales, ou supérieures à la valeur détruite.

Quand elles sont inférieures, la consommation n’est reproductive que jusqu’à concurrence de la valeur reproduite.

  1. Une journée de travail employée a été consommée, puisqu’elle ne peut plus être employée de nouveau ; mais le talent de l’ouvrier n’a pu être consommé, même en partie. Le service du terrain pendant une année, a été consommé ; car le même terrain ne peut plus servir cette même année ; mais le terrain lui-même peut servir éternellement ; on ne peut donc pas dire qu’il se consomme. La faculté industrielle est cependant consommée par la mort d« celui qui la possède, puisqu’elle ne peut plus servir au-delà.