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retire un profit quand il le fait valoir par lui-même, ou un intérêt quand il le prête à un entrepreneur d’industrie qui le fait valoir, et dès-lors, en consomme le service et en retire les profits.


Cherté ; bon marché. La cherté est la haute valeur, le bon marché la basse valeur des choses. Mais comme la valeur des choses est relative, et qu’elle n’est haute ou basse que par comparaison, il n’y a de cherté réelle que celle qui provient des frais de production. Une chose réellement chère est celle qui coûte beaucoup de frais de production, qui exige la consommation de beaucoup de services productifs. Il faut entendre le contraire d’une chose qui est à bon marché.

Ce principe ruine la fausse maxime : quand tout est cher, rien n’est cher ; car pour créer quelque produit que ce soit, il peut falloir, dans un certain ordre de choses, faire plus de frais de production que dans un autre ordre. C’est le cas où se trouve une société peu avancée dans les arts industriels, ou surchargée d’impôts. Les impôts sont des frais qui n’ajoutent rien au mérite des produits. Les progrès dans les arts industriels sont, soit un plus grand degré d’utilité obtenu poulies mêmes frais, soit un même degré d’utilité obtenu à moins de frais[1].


Circulation. C’est le mouvement des monnaies ou des

  1. La plus grande quantité d’un certain produit, obtenue pour les mêmes frais, est une plus grande somme d’utilité obtenue. Cent paires de bas, produites par le métier à tricoter, procurent, pour les mêmes frais, une utilité double de celle de cinquante paires produites par les aiguilles d’une tricoteuse.