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C.


Capital. Somme de valeurs employées à faire des avances à la production. Ces valeurs, qui sont originairement le fruit de l’industrie aidée de ses instrumens, ne se perpétuent et ne forment un fonds productif permanent qu’autant qu’elles sont consommées reproductivement. Du moment que, soit par l’amour des jouissances présentes, soit par l’impéritie de l’entrepreneur qui les emploie, elles ne renaissent pas dans d’autres produits, le capital est dissipé, en tout ou en partie.

Tout capital transmissible est composé de produits matériels ; car rien ne peut passer d’une main dans une autre, sinon des matières visibles. Un crédit ouvert, des effets de commerce, ne sont que des signes des valeurs matérielles actuellement possédées par celui qui les cède, pour un temps ou pour toujours, à celui qui les accepte.

L’homme qui dispose d’un capital, soit qu’il lui appartienne, soit qu’il l’ait emprunté, le transforme, par des échanges, en objets propres à la consommation. Quand il est transformé en améliorations à un fonds de terre, en bâtimens, en machines durables, on l’appelle un capital engagé ; quand il est employé à acheter des matières premières et des travaux, on l’appelle un capital circulant. La reproduction n’est pas complète lorsque les valeurs capitales engagées ne sont pas entretenues de manière à conserver leur valeur vénale entière, et lorsque la valeur des produits obtenus ne rembourse pas les avances faites au moyen du capital circulant.