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tombait au-dessous de leur prix naturel, il en résulterait soit que le prix du lin ne payerait plus un revenu foncier égal au taux commun ; soit que les capitaux employés à cette culture, ou à la fabrication de la toile, ne rendraient plus un intérêt ordinaire ; soit enfin que les personnes, ou partie des personnes qui concourent à la production des toiles, ne recevraient pas un salaire suffisant.

Celui de ces producteurs qui ne se trouverait pas payé, se consacrerait à une autre production ; l'agriculteur sèmerait autre chose que du lin ; le capitaliste et l'homme industrieux placeraient, le premier ses fonds, le second son travail, dans un autre genre de fabrication, et il ne se ferait plus de toiles jusqu'à ce que le prix courant remontât au niveau du prix naturel.

C'est par cette raison qu'il y a des forêts, des mines, des branches d'industrie, non exploitées. Elles sont abandonnées du moment que le prix courant des bois, des métaux, etc. est tenu, par une cause quelconque, au-dessous de leur prix naturel. Ce défaut d'exploitation, dans l'état actuel des choses, n'est point une perte pour l'état ; il