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boulanger. Il en est ainsi de tous les autres produits.

Il y a quelques produits, en petit nombre, qu'on obtient sans payer aucun fermage ou revenu foncier, comme les poissons de mer. Leur valeur naturelle ne se compose que des profits du capital du pêcheur et de son industrie. Le fonds d'où il tire sa matière première étant à l'usage de tout le monde, personne n'est obligé de payer pour cet usage.

Il y a de même quelques produits dont la valeur naturelle se compose uniquement du salaire de l'industrie, qui suffit pour les obtenir ; mais ils sont si rares, qu'on en trouve difficilement des exemples. Smith parle de certains petits cailloux qui se ramassent sur les côtes d'Écosse et dont les couleurs présentent des effets assez agréables pour que les lapidaires puissent en tirer parti. Ces cailloux s'obtiennent au moyen seulement de la grossière industrie des pauvres gens qui les ramassent[1]. Et encore l'entretien de ces pauvres gens pendant la durée de leur travail, exige-t-il un petit capital dont il faut bien que l'avance soit

  1. Rich. des nat. Liv. I, ch. 6.