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ne se sont jamais écartées de ce principe.

Il résulte de tout ce qui précède une conséquence fatale à bien des systèmes et à bien des projets ; c’est que les billets de confiance ne peuvent remplacer, et encore en partie, que cette portion du capital national qui fait office de monnaie, qui circule d’une poche dans une autre pour servir à l'échange des autres biens ; et qu’une banque de circulation ne saurait par conséquent fournir aux entreprises agricoles, manufacturières ou commerçantes, aucuns fonds pour construire des bâtimens et des usines, creuser des mines et des canaux, défricher des terres incultes, entreprendre des spéculations lointaines, aucuns fonds, en un mot, destinés à être employés comme capitaux engagés. La nature des billets de confiance est d’être perpétuellement exigible ; lorsque la totalité de leur valeur ne se trouve pas en argent dans les coffres de la banque, elle doit donc au moins s’y trouver en effets dont le terme soit très-rapproché ; or une entreprise qui verse les fonds qu’elle emprunte dans un emploi d’où ils ne peuvent pas être dégagés à volonté, ne saurait fournir de tels engagemens.