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valeur ; mais comme il n’y a point de raisons pour que sa valeur baisse dans d'autres lieux où l'on n’a point créé de billets de confiance, et où par conséquent il n’y a point de surabondance, la marchandise-monnaie se répand dans ces lieux-là ; elle cherche les endroits où elle vaut relativement davantage, où elle trouve à s'échanger contre une plus grande quantité de marchandises ; en d’autres termes, la monnaie s’écoule là où les marchandises sont à meilleur marché, et il revient une valeur en marchandises égale à celle qui est sortie en espèces.

La portion de la monnaie qui sort est prise sur cette partie seulement qui a une valeur au-dehors ; c’est-à-dire la partie métallique. Mais ce qu’il y a de vraiment important à remarquer, c’est que le capital national est accru soit en argent, soit en toute autre marchandise, d’une valeur égale aux deux tiers du numéraire circulant. La nation dispose à son gré de cette valeur, précédemment occupée, et qui désormais est devenue libre, sans qu’on en éprouve la privation dans les fonctions qu’elle exerçait auparavant.