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Ce sont ces trois considérations réunies qui déterminent un commerçant à acheter une de ces obligations appelées lettres-de-change, après toutefois qu’il a jugé les obligés dignes de sa confiance.

Le prix que l’acheteur paye pour une lettre-de-change (qui est le signe représentatif d’une somme de monnaie) se règle de gré à gré comme le prix de toute autre marchandise.

Il est plus haut ou plus bas en proportion du plus ou du moins d’utilité dont la lettre-de-change est pour l’acheteur, du besoin qu’il en a, balancé avec la rareté ou l’abondance de la marchandise, c’est-à-dire avec la rareté ou l’abondance des obligations de même espèce, qui peuvent être fournies.

Quand la lettre-de-change est payable dans l’étendue du pays même où l’on en fait l’acquisition, elle est ordinairement payable en la même monnaie dont on l’achète, c’est-à-dire en monnaie courante du pays. Le prix alors s’exprime par un tant pour cent de perte ou de gain pour le vendeur. Une lettre-de-change sur Lyon qui se vend à Paris à 1 pour cent de perte, est une lettre de change qui se paye 99 francs