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comme les fous, ne jouissent pas de toute leur raison ; il faut leur faire sentir qu’ils ont besoin d’être conduits et qu’on ne veut pas être victime de leur démence. S’ils veulent s’affranchir, il faut qu’ils sachent qu’ils n’y parviendront qu’en apprenant à raisonner, c’est-à-dire à lier les causes et les effets, à savoir d’où provient un fait et quelles en seront les conséquences. Guérir la folie, c’est une éducation à refaire. Faire une éducation, c’est donner de la raison à un insensé. La dernière besogne est la plus facile, parceque la faiblesse de l’enfance nous en rend maîtres plus aisément ; chaque jour l’instrument du raisonnement se fortifie et se perfectionne, et par là seconde les efforts de l’ins-