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de Néron. Et dans tous ces éloges il se trouve des raisons en vérité très plausibles. S’ensuit-il que ce soit de bonnes choses ? Nullement. Et pourquoi ? C’est qu’il y a des raisons encore meilleures à donner contre elles. Pour juger une question toute entière, il faut donc écouter non seulement le Pour, mais le Contre.

Or dans les questions politiques, le public qui est le juge suprême puisqu’il s’agit de lui-même et de ses intérêts, entend-il le pour et le contre ? Jamais. Ses conseillers s’arrachent la parole ; et, pour avoir toujours raison, le plus adroit, ou le mieux soutenu, ôte la parole à ses adversaires. Et ce pauvre public auquel on a persuadé que par amour pour la paix, il ne fallait entendre