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homme d’esprit ou par un sot, par un égoïste ou par une âme sensible ; ils en ont eux-mêmes été diversement affectés ; ils ont vu, dans la même chose, deux choses différentes. C’est pour cela qu’avec le même fonds, tel auteur paraît ridicule, ou bien fait bâiller, ou bien révolte ; et que tel autre intéresse, charme, attire. C’est Pradon ; c’est Racine.

Qu’un écrivain vulgaire vous dise : « Aux yeux des courtisans une grande fortune compense la bassesse de l’extraction, l’absence de toute éducation et de toute délicatesse », c’est fort bien ; voilà une idée commune revêtue d’une livrée commune. Mettez-la entre les mains d’un grand écrivain, il en fera ressortir la vérité, la gravera dans