Page:Say - Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, 1818.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avancer ; on s’impatiente à ses côtés ; on voudrait le devancer ; on bâille ; on l’abandonne.


Un traducteur ne doit pas seulement entendre la langue qu’il explique ; il doit en sentir les délicatesses et les beautés. Comment nous donnerait-il l’équivalent d’une beauté qu’il n’aurait pas apperçue ? il doit être un bon écrivain dans sa langue, car il faut se faire lire : il doit même avoir un talent assez souple, pour prendre des formes formes analogues à celles de son modèle, et savoir au besoin remplacer des expressions, des tours, des images, par d’autres plus convenables au génie de sa nation, et qui réveillent dans l’esprit des lecteurs, des sen-