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Le style est à la pensée ce que la physionomie est à la figure. Il n’embellit pas une pensée fausse ; mais il rend plus vive, plus attrayante, une belle pensée. Les traits communs du visage peuvent être relevés par une physionomie heureuse ; de même une pensée vulgaire reçoit du lustre de l’expression. La bonne fortune par excellence est de pouvoir prêter de la vie à ce qui est beau, rendre piquant ce qui est estimable, et donner du charme à ce qui est neuf.


En lisant on veut que le langage soit harmonieux, même lorsqu’on lit seul, tout bas, dans son cabinet. L’harmonie de Racine enchante sans qu’on prononce les mots. On se re-