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rite d’amuser, de plaire aux hommes en réveillant en eux le sentiment de leur existence, c’est un mérite encore plus grand que de corriger en amusant. Je voudrais seulement savoir si l’on se fait une juste idée de la moralité qui convient à un ouvrage de littérature.

Lorsque je demande ce qu’on entend par un ouvrage moral, on me répond que c’est un ouvrage où le vice finit par être puni, et où la vertu reçoit sa récompense. Cela paraît tout simple. Si pourtant cela ne corrigeait personne, où serait la moralité ? Voyez, observez, réfléchissez. Le méchant qui est dans le monde, que pense-t-il en voyant punir son confrère le méchant du théâtre ? Selon lui, c’est un sot que l’auteur a fait