Page:Say - Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, 1818.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est toujours avec défiance que le voyageur se présente à des hommes nouveaux ; c’est presque toujours avec défiance qu’il est reçu d’eux. C’est un grand bonheur si l’on ne se bat pas avant de se connaître. Devient-on amis, l’on se dupe ; des mésentendus surviennent, des batailles, du sang. À la grande louange de la civilisation, les voyages sont d’autant moins funestes, que le peuple qu’on visite, est moins sauvage ; et nulle part on n’est plus en sûreté, ni mieux pourvu contre tous les besoins, que chez les nations où la civilisation est le plus avancée, c’est-à-dire chez celles qui savent être libres, industrieuses et pacifiques ; mais combien y en a-t-il ?