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pas seulement en sa présence qu’on en dit du bien ; c’est par-tout. Que dis-je ? On le pense dans le secret de son cœur… Vous souriez : vous croyez, je le vois, que cette grande chaleur d’amitié qui vient à point quand la puissance arrive, et qui s’en va de même, est jouée, qu’elle est le résultat d’un calcul personnel… Détrompez-vous : c’est une affection véritable ; elle est désintéressée… Oui, désintéressée : elle a lieu pour les puissans même de qui l’on n’a rien à espérer, rien à craindre. Et du moment qu’ils sont tombés, l’indifférence qu’on éprouve pour eux, est réelle ; on se la reproche ; on la déguise ; mais elle y est. On affecte bien encore pendant quelque tems de l’attachement ; mais c’est