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ciers, ou par leurs crimes ? Pensez-vous que le lâche et médiocre Octave fût devenu Auguste sans l’avide ambition de Sylla, de César, sans la férocité de Marius, la mollesse d’Antoine, et la bassesse des nobles et du sénat ? Venez aux tems modernes : Washington excepté, qui pouvait être prince par le seul ascendant de ses talens et de ses vertus, quel gouvernement ne doit pas ses premières, ses seules actions de grâces aux fautes d’autrui, qui lai ont valu le pouvoir.


La fortune, de même qu’un ballon aérostatique, peut bien élever un prince très haut ; mais pour être soutenu à cette élévation, il faut qu’il se pose sur une base. Or cette base,