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vent même comme des ennemis. On ignore que la bienveillance attire la bienveillance, et que, dût-on rencontrer des ingrats, c’est encore un assez beau partage que de faire des ingrats.


On s’endurcit contre l’indifférence et l’injustice des hommes de même qu’on s’endurcit contre le froid. Mais le froid poussé trop loin, cause la mort.


Quelle sotte, imparfaite, insuffisante morale que celle qui veut contrarier la nature de l’homme et des choses ! Le vrai moraliste est celui qui ne travaille pas contre nature. Le Créateur a donné à l’homme une incurable vanité ; voilà une