Mais ce qui donna un grand caractère à ces fêtes, fut la distribution des honneurs et des récompenses accordés par les Gardiens des mœurs, aux citoyens qui s’étaient rendus recommandables par leurs vertus. Ce tribunal étendait ses correspondances jusqu’au fond des provinces les plus éloignées ; quelquefois, au moment le moins prévu, on voyait arriver, en faveur d’un particulier obscur, une récompense donnée par la nation, et à la plus prochaine solemnité, elle lui était décernée. La reconnaissance nationale aimait à aller chercher un citoyen dont les actions avaient été utiles au public, à l’exemple des Romains, si soigneux, après les grandes calamités de leur République, de combler des témoignages de leur gratitude les étrangers, les esclaves, et jusqu’aux animaux qui, durant leurs disgrâces, leur avaient rendu quelque service signalé.
Mais ce n’était pas toujours, pas même souvent, une action éclatante qui obtenait ces récompenses. C’était plutôt la persé-