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de vouloir rendre les délassemens utiles, on n’en fasse une fatigue. Ne perdons pas de vue qu’ici le délassement est l’essentiel, et que l’utilité n’est qu’un accessoire.

Tel est le point de vue sous lequel les Olbiens considérèrent les beaux arts, les spectacles, les fêtes publiques ; et c’est en partant de ce principe qu’ils se préservèrent de l’austère morosité des Spartiates et des premiers chrétiens. Ils crurent qu’il fallait d’abord plaire, toucher, s’emparer de l’ame par des moyens honnêtes ; et ensuite (mais seulement lorsque la chose était possible sans détruire ces premières impressions) les diriger vers un but moral et utile.

Ils firent grand cas des jeux de la scène (Z). La représentation théâtrale donne en nous une plus grande vivacité à ce sentiment qui nous fait compatir aux affections des autres ; sentiment précieux, l’opposé de l’égoïsme, un des plus beaux attributs de l’homme, et qui a de quoi intéresser jus-