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les peuples de l’antiquité, ne conviennent plus à nos mœurs. Il semble que les hommes de ces temps-là fussent autres que nos contemporains. Hélas ! il suffit de parcourir l’histoire pour s’appercevoir que nous ne faisons que recommencer les sottises et les crimes de nos devanciers. Si telle institution produisit quelque bien pendant un temps, pourquoi ne serait-elle pas capable de le produire encore ? Croit-on qu’elle fut dans ce temps-là sans inconvéniens et sans antagonistes ? Aristote se plaint amèrement des éphores de Lacédémone ; il dit qu’on trouve parmi eux des gens peu éclairés, d’autant plus sévères pour les autres, qu’ils sont plus indulgens pour eux-mêmes[1]. À Rome, peu d’années après l’établissement des censeurs, c’est-à-dire, dans toute la ferveur de cette belle institution, ne vit-on pas ces magistrats qu’on se représente si intègres, se livrer à tout leur ressentiment

  1. De Rep. lib. II, pag. 9.