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surmonter à tant d’infortunées les dégoüts de la prostitution ? Les malheureuses ! sans choix, sans désirs, souvent attaquées de maux douloureux, presque toujours le chagrin dans l’ame, elles s’en vont provoquer d’un sourire gracieux des êtres rebutans ! Quel sort ne préféreraient-elles pas à celui-là ? Chez les Olbiens, on eut soin de leur en offrir un plus désirable : elles l’embrassèrent avec enthousiasme.

Un jour, me promenant dans les rues d’Olbie, je fus heurté et renversé par un fardeau que je n’appercevais pas. On s’empressa autour de moi ; et comme un peu de sang coulait sur ma figure, on me fit entrer dans la maison la plus proche. Je me trouvai bientôt seul avec trois femmes proprement vêtues, quoiqu’avec simplicité, et qui paraissaient être les maîtresses de la maison. Elles m’avaient donné les premiers secours ; elles voulurent que je m’arrêtasse un moment pour me laisser le temps de reprendre mes forces.