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Les sexes se mêlèrent moins dans la société, même parmi la classe ouvrière. De bons principes d’économie politique ayant répandu un peu d’aisance dans cette classe, les femmes ne furent plus forcées par l’indigence de partager avec les hommes ces travaux pénibles et grossiers qu’on ne peut leur voir exercer sans gémir. Elles purent donner leur temps et leurs peines au soin de leur ménage et de leur famille qui furent bien mieux tenus, et elles perdirent ces formes masculines qui dans leur sexe ont quelque chose de hideux : femme et douceur sont deux idées que je ne saurais séparer. L’empire de la femme est celui de la faiblesse sur la force : du moment qu’elle veut obtenir quelque chose par la violence, elle n’est plus qu’une monstruosité[1].

  1. Ils ne sont ni femmes ni hommes ces êtres en jupons, à l’œil hardi, à la voix rauque, qui, parmi la populace de nos villes, tiennent tête aux hommes, soit l’injure à la bouche, soit le verre à la main. C’est un troisième sexe.