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à ouvrir une grande route, les autres à construire un port nouveau ; enfin ils ambitionnèrent la gloire d’être appelés les bienfaiteurs du pays, et on leur pardonna leurs richesses.

Les Olbiens n’auraient été que de faibles moralistes, s’ils n’avaient pas senti à quel point les femmes influent sur les mœurs. Nous devons aux femmes, nos premières connaissances et nos dernières consolations. Enfans, nous sommes l’ouvrage de leurs mains : nous le sommes encore quand nous parvenons à l’état d’hommes. Leur destinée est de nous dominer sans cesse, par l’empire des bienfaits, ou par celui des plaisirs ; et là où elles ne sont pas vertueuses, c’est en vain que nous voudrions le devenir. C’est par l’éducation des femmes qu’il faut commencer celle des hommes.

Heureusement que la nature qui a répandu sur cette moitié de notre espèce, les grâces et la beauté, a paru se complaire à la douer en même temps des plus aimables