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autrement, il serait bien superflu de s’en occuper[1]. Lycurgue changea les mœurs de Sparte ; mais il le voulut fortement[2]. Si les Spartiates eussent préféré de rester corrompus, et que Lycurgue eût été de leur avis, je ne sais pas trop par quel moyen la réforme eût pu s’opérer.

C’est donc aux législateurs des nations, aux plus influens de leurs magistrats, de leurs orateurs, de leurs écrivains, à concou-

  1. Ils y sont plus intéressés que personne ; car jamais on n’a vu une révolution dans les institutions politiques, se consolider, à moins qu’il ne se soit fait en même temps une révolution dans les habitudes morales. Il est vrai que la première rend la seconde facile ; pour réformer les mœurs d’un peuple, c’est une belle institution que la République (F).
  2. En regardant comme une condition première pour opérer la réforme des mœurs, une volonté forte, j’assignerais presque pour condition seconde que cette volonté ne soit ni dure, ni intolérante. La volonté forte permet d’employer tous les moyens de réussir, même la patience et la longanimité ; tandis que la volonté intolérante réussit quelquefois à faire ployer les obstacles, mais ne les détruit jamais.