tances importantes, existent et agissent perpétuellement dans les circonstances de la vie commune. Si l’on ne voit pas tous les jours un frère détrôner son frère, tous les jours on voit un aîné de famille disputer à son cadet, à un bâtard innocent de l’erreur de sa naissance, les moindres parcelles d’un immense héritage.
La justice humaine, pauvre et inégale justice, atteint bien quelques-uns des crimes qui troublent le repos de la société, mais jamais elle n’atteint et ne détruit la cause qui les fait commettre ; d’où il résulte qu’elle punit en effet, non le crime, mais la mal-adresse du criminel qui n’a pas su se mettre à couvert de son glaive. La justice n’enseigne pas la morale : elle enseigne la prudence et l’astuce.
Si les lois divines et humaines ont si peu de pouvoir pour fonder de bonnes mœurs, où faut-il en chercher les moyens ? Dans le cœur de l’homme. « Quiconque se mêle d’instituer un peuple, dit Rousseau, doit