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rience, nous dit que non. Si les meilleurs préceptes, appuyés de l’autorité des lois, de l’ascendant de la force, de la sanction divine, suffisaient pour rendre les hommes vertueux, il n’est pas de nation qui ne fût un modèle de toutes les vertus ; car il n’en est pas une dont les lois ne commandent de bien vivre ; il n’est pas de religion qui ne menace le pécheur de punitions effrayantes, et qui ne promette des récompenses magnifiques à l’homme de bien. Que sont cependant ces nations si bien endoctrinées ? En est-il une seule où l’homme ambitieux n’ait pas écrasé ses rivaux ; où la vengeance n’ait pas exercé ses fureurs ; où l’amour du lucre n’ait pas inspiré les tromperies les plus honteuses et les plus viles prostitutions  (C) ?

Qu’on ne s’imagine pas que plusieurs d’entr’elles n’offrent qu’un petit nombre d’exemples de ces crimes. Ils sont rares, exercés en grand, parce que les grandes occasions sont toujours rares ; mais les causes qui les produisent dans les circons-