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subsister des lois qui tendent à le rendre pervers. Page 34.

« Une personne qui viole les lois de son pays, quoique certainement très-digne de blâme, peut être incapable de transgresser les règles de la justice naturelle. Tel aurait pu être un excellent citoyen, si les lois n’avaient pas fait un crime de ce qui n’en est pas un aux yeux de la nature. On voit, par exemple, peu de gens scrupuleux relativement à la contrebande, lorsqu’elle peut s’opérer sans les compromettre. Manifester des scrupules pour acheter des marchandises introduites en fraude, serait considéré en de certains lieux, comme une délicatesse ridicule ; cependant on protège par-là le vol des revenus publics, ainsi que le parjure qui accompagne ordinairement la contrebande ; l’indulgence du public encourage le contrebandier ; et lorsque la force publique le trouble dans ses opérations, il est prêt à employer la résistance ouverte, pour protéger ce qu’il s’est accoutumé à regarder comme un métier.

« Sous les gouvernemens corrompus, où l’argent du peuple va engraisser des fripons ou des traitans, ou se dissipe en folles entreprises, les particuliers se font très peu de scrupule de