plus bas s’il est possible. Mais si les sciences et les arts eussent été la cause de cette corruption, elle eût diminué en même temps que les sciences et les arts y dégénérèrent ; bien loin de-là, elle augmenta.
Rousseau dit que ce fut peut-être plus par sagesse que par barbarie, que les arts furent proscrits du reste de l’Europe. C’est à-dire que ce fut par sagesse qu’Attila saccagea l’Italie, que les Vandales ravagèrent et cette Espagne si riche, et cette côte d’Afrique couverte de cités si florissantes ; ce fut par sagesse que les chrétiens barbares de l’occident firent les croisades, etc. etc.
Soyons de bonne foi : ce sont les institutions civiles et politiques qui entraînent la corruption des mœurs. Les mœurs des Romains devinrent abominables, quand le sort des armes eut mis les richesses du monde entre leurs mains, et renversé la république. Les mœurs de l’empire de Constantin ne furent pas moins corrompues par les mêmes causes, et elles prirent un caractère plus vil et plus féroce, à mesure que le gouvernement, sans cesser d’être absolu, devint plus faible et le peuple plus superstitieux.
Autre erreur. Dans ce discours, Rousseau confond sans cesse la vertu avec l’amour de la liberté et le courage de la défendre ; et à ce compte, il trouve les Chinois le plus vicieux de tous les peuples.