Page:Say - Olbie.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Afin d’éviter les maux qui suivent l’oisiveté, &c. Page 27.

À Olbie, les pâturages, et en général toutes les propriétés rurales, sont clos par des haies vives. On ne se douterait pas que cet usage fût favorable aux mœurs. Cependant qu’on prenne la peine d’observer que les gens qu’on emploie à la campagne à mener paître les bestiaux (et ce sont ordinairement des enfans), y prennent l’habitude de l’oisiveté, et la conservent souvent toute leur vie ; heureux quand ils n’y contractent pas celle du vol et de quelques autres vices ! Mais lorsque les pâturages sont clos, on y laisse les bestiaux sans gardiens, et il y a moins de temps et de facultés perdus, moins de mauvaises habitudes contractées. Aucune loi, aucun règlement n’est sans influence sur la morale. Jadis, à Olbie, on ne paraissait pas s’en douter.

Tant que le système politique actuel exigera une armée permanente, même en temps de paix, il faudra éviter la corruption, qui naît de l’oisiveté des militaires dans les garnisons. Le meilleur moyen sera d’imiter les Romains, qui occupaient les loisirs de leurs troupes à construire ces utiles chaussées qui se prolongeaient jusqu’aux extrémi-