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diocres, il convient d’employer dans l’assiette des contributions une progression géométrique, au lieu d’une progression arithmétique.

On a dit qu’une contribution qui impose les revenus davantage à mesure qu’ils deviennent plus considérables, tend à décourager l’industrie, parce qu’elle la charge d’autant plus, qu’elle obtient plus de succès. On a dit encore qu’en suivant une progression toujours croissante, l’impôt doit finir par emporter la totalité du revenu ; ce qui équivaudrait à une expropriation.

Il me semble que ces deux inconvéniens résultent seulement de certaines espèces de progressions géométriques ; mais qu’il est d’autres progressions qui ne les entraînent en aucune façon. Il en est telle qui s’augmentant toujours à mesure que le revenu s’augmente, n’enlève jamais au contribuable la totalité, mais seulement une partie de cette augmentation, de même que certaines courbes en géométrie s’approchent constamment d’une ligne droite sans jamais la joindre. Par exemple, à chaque augmentation de revenu, la part de l’État pourrait n’enlever, outre la contribution précédente, qu’un dixième de l’amélioration ; l’industrie ne serait pas découragée, puisque l’individu industrieux profiterait toujours de neuf dixièmes sur l’amélioration produite par son industrie.

Cette distinction une fois faite, ce mode paraît le seul équitable ; car les besoins de l’homme