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des analyses et des démonstrations. Je n’avais nullement l’intention de faire preuve de politesse, mais d’élever un édifice solide et utile ; les politesses n’auraient rien ajouté à ces deux qualités, et je vous avouerai que j’ai trouvé, dans les auteurs que je combats, tant de choses insoutenables et ridicules, qu’en mêlant des révérences à mes coups de bâton, si je leur avais demandé pardon de la liberté grande, on aurait pu me taxer de jouer le rôle de Scapin.

Pardonnez-moi donc, mon cher maître, un ton qui a pu vous choquer, ce qui assurément n’était point dans mon intention. Je vous promets, au reste, de m’en corriger dans tout ce qui ne portera point d’atteinte à la vérité, et pourvu qu’on ne puisse pas le prendre pour de l’hypocrisie, que j’ai en horreur.

Vous me reprochez d’avoir coupé en deux notre belle science ; d’en avoir retranché la loi naturelle, le droit de l’homme et du citoyen, pour n’y laisser que la science des richesses. Ceci demande quelque explication.

Vous sentez bien que je partage les opinions du vertueux Quesnay, les vôtres, celles de tous les hommes de bien, sur les droits que nous tenons de notre qualité d’hommes, et d’hommes en société ; mais nos rapports avec nos semblables sont si nombreux et si compliqués, que