Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

titutionnels et fondamentaux, sur lesquels je ne puis encore m’expliquer ici, et que vous trouverez peut-être adoptés par plusieurs des États qui se forment dans le Nouveau-Monde.

Vous voyez, mon cher Say, que notre science a beaucoup d’étendue, qu’elle embrasse un grand nombre d’objets. Pourquoi la restreindriez vous à celle des richesses ? Sortez du comptoir ; promenez-vous dans les campagnes ; c’est de toutes les volontés du Créateur, relativement à notre espèce, qu’il s’agit. Votre génie est vaste ; ne l’emprisonnez pas dans les idées et la langue des Anglais, peuple sordide qui croit qu’un homme ne vaut que par l’argent dont il dispose ; qui désigne la chose publique par le mot commune richesse (common-wealth), comme s’il n’y avait rien de tel que la morale, la justice, le droit des gens (dont le nom n’est pas encore entré dans leur langue). Ils parlent de leurs plaines, de leurs montagnes, de leurs rivières, de leurs ports, de leurs côtes, de leur contrée (country) ; ils n’ont pas encore dit qu’ils eussent une patrie.

Notre tâche est plus belle. Voulez-vous m’aider à payer ma dette ? vous me ferez un extrême plaisir. Me voilà vieux. J’ai besoin de secours et d’appui. Je n’ai que beaucoup de