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rangèrent un peu ; mais lors de la paix d’Amiens, les neuf cents millions y étaient encore.

Buonaparte a soumis toutes ces boissons aux droits réunis. Les maux qui en sont résultés ne doivent cependant pas être entièrement attribués à cette fâcheuse et vexatoire imposition ; vous êtes plus que personne capable d’évaluer la part que l’interdiction du commerce extérieur y a certainement eue, et que je suis loin de nier.

Le caractère de Buonaparte ne pouvait pas être retenu par l’injustice de faire payer double impôt à de certaines cultures, d’exiger sur mille écus de revenus en vignes qui avaient acquitté et continuaient d’acquitter leur contribution territoriale, beaucoup plus que sur mille autres écus de revenus en prés ou en céréales ; ces choses-là n’étaient pour lui que des bagatelles de nulle considération.

Il a monté une régie très-dispendieuse, et, après y avoir employé une armée de commis, il en a tiré, outre leurs salaires, un revenu de cinquante ou soixante millions.

Qu’est-il arrivé ? La récolte des boissons dans Les vins de table et les cidres, dont presque la totalité, et qui semble spéciale à la France, vaut à peine aujourd’hui cinq cents millions d’une monnaie qu’on peut regarder comme très-affaiblie,