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Ce système de finances a été suivi par notre clergé chrétien ; et, après la réforme de Luther, par les princes de la confession d’Augsbourg, ainsi que par les cantons protestans de la Suisse et par la Hollande.

Il est horrible, parce qu’il répartit l’impôt ou ce qui en tient lieu et qui l’épargne, en autant de proportions différentes qu’il y a, pour chaque terre, de plus ou moins grands degrés de fertilité, qui nécessitent de plus ou moins grands frais de culture, pour produire une récolte égale en masse totale.

Il est horrible, parce qu’il condamne à la stérilité toutes les terres dont le produit net est inférieur au dixième de la récolte.

Il est horrible, parce qu’il cumule la paille entre les mains du prêtre ou des agens du gouvernement qui ne peuvent la vendre qu’aux riches ; ce qui tend à augmenter l’inégalité des fortunes en améliorant toujours les terres des citoyens opulens, amaigrissant toujours celles des indigens privés de la restitution de leur engrais naturel.

Mais, toute horrible qu’elle est, cette pernicieuse et inique dîme une fois établie n’entre plus dans les héritages, ni dans les achats, ni dans les ventes : le prix des terres se règle par leurs produits nets. Personne ne petit dire que