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autre à leurs prêtres pour ceux de l’instruction publique, du culte, de la médecine, de l’astronomie et de l’almanach, et que le surplus était aux guerriers chargés de la défense militaire, soit comme milice, soit comme titre féodal ; nous ne savons pas bien lequel des deux. Si le gouvernement s’était formé par civilisation, ce devait être le premier cas ; si c’était par guerre et conquête, ce devait être le second.

Les rois abusèrent et gaspillèrent. Nous voyons, par la Genèse, qu’ils donnaient des lettres de cachet. Nous voyons encore qu’ayant épuisé leur domaine, ils s’en firent un nouveau par le monopole des blés, suivant le conseil de ce Joseph qui fut un bel homme, non pas un bon homme, et qu’on n’a pas eu honte de compter parmi les grands ministres pour avoir sacrifié le peuple à l’ambition et à l’avarice du roi, transformé la milice ou les seigneurs de fiefs en troupe soldée, et réduit les propriétaires d’alors au rang des fellahs d’aujourd’hui. Je ne voudrais pas de sa place dans l’histoire, pour l’éclat et la pompe de son vizirat, pour toutes les bonnes fortunes qu’il a eues ou manquées, pas même pour l’établissement de ma famille et de ma nation dans la terre de Giessen, qui fut vraisemblablement une de celles dont