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peuvent, pas plus que les autres, se passer de ce remboursement. Ils n’ont donc, pour acquitter leurs taxes et les taxes des autres, que la portion de leur revenu, qui a été fournie par la bonté de Dieu ou la faculté productive dont il a doué la nature.

Quand le produit de cette faculté excédant le loyer des capitaux est épuisé, le salaire du travail qui rend encore ses frais, peut continuer, et une population peut en vivre ; mais il n’y a plus de marge pour les taxes et les contributions. Si l’on tente alors de les continuer, les capitaux sont entamés ou les salaires restreints ; et, comme ils n’avaient que leur part nécessaire, la société dépérit, se ruine : on marche alors vers l’état sauvage.

Avant d’en arriver la, cette marche funeste s’arrêterait si le premier principe était respecté ; si les nations savaient et osaient dire aux rois ou aux autres pouvoirs exécutifs : « Gouvernemens, vous n’avez pas le droit de gêner le travail ni de violer les propriétés ; nous vous en refusons la puissance. Nous allons restreindre vos dépenses superflues et nuisibles, à commencer par celles de la guerre, et suivre par celles de la cour. » C’est a cette harangue que les constitutions représentatives sont propres.

Mais, direz-vous, à quelque degré de pau-