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j’en appelle à l’autre auteur que je vous ai désigné tout-à-l’heure. C’est M. de Sismondi, à qui nous devons un beau monument historique : l’Histoire des Républiques d’Italie. Le passage que je citerai de cet auteur célèbre est fort étendu ; mais il donne un tableau si complet des résultats du système sacerdotal en Italie, que je n’ai pu me résoudre à supprimer aucun des traits dont il se compose.

« Le pouvoir attribué au repentir, dit M. de Sismondi, aux cérémonies religieuses, aux indulgences, tout s’est réuni pour persuader au peuple italien que le salut ou la damnation éternelle dépend de l’absolution du prêtre ; et c’est peut-être le coup le plus funeste qui ait été porté à la morale. Le hasard, et non la vertu, a été appelé à décider du sort de Faine. L’homme le plus vertueux a pu être frappé de mort subite au moment où la colère, la douleur, la surprise, ont pu lui arracher un de ces mots profanes que l’habitude a rendus si communs, et que, d’après les décisions de l’Église, on ne peut prononcer sans tomber en péché mortel. Alors sa damnation est éternelle, parce qu’un prêtre ne s’est pas trouvé présent pour accepter sa pénitence et lui ouvrir les portes du ciel. L’homme le plus pervers, au contraire, tout souillé de crimes,