sacrifier sa vie pour poursuivre et persécuter les hommes qui lui déplaisent, qui ont blessé son orgueil ?
De même, si dans le catalogué banal des péchés, il se rencontre quelque action indifférente ou quelque plaisir innocent, faut-il être dupe de la routine où du préjugé ? ou plutôt ne faut-il pas envisager les conséquentes et déclarer innocent ce qui ne fait point de mal ?
Lorsqu’on arrivé à vouloir balancer le bien et le mal que chaque action peut produire ; lorsqu’il s’agit d’additionner tous les biens d’un côté, de l’autre tous les maux, et de faire une soustraction pour savoir de quel côté est l’excédant, et s’il y a plus de bien que de mal, de vertu que de vice dans une action donnée, on rencontre véritablement de grandes difficultés. Bentham les a fort habilement surmontées en dressant un catalogue si complet des peines et des plaisirs que l’homme peut éprouver, soif comme individu, soit comme membre de la famille et de la communauté, qu’on ne saurait trouver une sensation qui ne puisse pas s’y classer[1].
- ↑ Voyez les Traités de Législation, ch. 8, p. 57, 3e édit.