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rens degrés, depuis celles qui sont indispensables a son existence, jusqu’à celles dont toute l’utilité consiste à satisfaire ses goûts les plus fugitifs. On peut disputer à l’infini sur le plus ou le moins d’utilité de chaque chose, parce que les besoins et les goûts varient comme les figures. Dans cet écrit, je ne donne la qualification d’utile qu’à ce qui est reconnu pour tel par toute personne jouissant du simple bon sens ; et même, pour éloigner toute chicane, je permets à tout lecteur de nier l’utilité qu’il m’arrive d’attribuer aux choses. Alors, les raisonnemens que je fais dans la supposition que telle chose en particulier est utile à l’homme, ne s’adressent pas à ce lecteur en particulier, mais seulement à ceux de mes lecteurs qui admettent avec moi l’utilité de la chose. Ainsi , si je dis qu’un aliment est utile en ce qu’il nous préserve de la faim, qui est un mal, qu’un vêtement est Utile en ce qu’il nous préserve du froid, il est loisible, à qui le juge à propos, de nier ces propositions, et mes raisonnemens à cette occasion ne s’adressant plus qu’à ceux des lecteurs qui pensent avec moi qu’un vêtement chaud et un aliment sain sont bons à quelque chose.

De même, si j’établis une comparaison entre l’utilité de deux objet*, et que j’attribue, par