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doute qu’ils éprouvassent des besoins, soit comme individus, soit comme faisant partie du corps social. J’ai seulement fait remarquer que ces besoins sont beaucoup plus nombreux dans une société civilisée que dans l’état sauvage. J’ai dû négliger de m’occuper des besoins de l’homme isolé et m’attacher aux besoins de l’homme social, puisque j’avais pour objet de faire connaître l’économie de la société.

J’ai appelé des biens toutes les choses propres à satisfaire nos besoins, et je nomme utilité la qualité qui les y rend propres. On peut critiquer ces expressions ; mais comme elles s’appliquent à des idées réellement existantes, si l’on ne les jugeait pas bien exprimées, il faudrait les désigner par d’autres expressions. Je n’ai voulu que leur donner des noms que tout le monde pût aisément comprendre ; et pour que différentes personnes n’attribuent pas à ces noms des significations diverses, je prends, comme toujours, le soin de préciser le sens que j’y attache, sans me refuser à adopter des noms meilleurs si l’on en trouve.

J’ai remarqué aussi, dès les premiers chapitres du même ouvrage, et dans tout son cours, que l’utilité des choses et des actions avait une infinité de nuances et une importance très-diverse, selon que les choses servaient à satis-