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dance. Les financiers ne sont que des canaux c< propres à la circulation de l’argent, et qui ce trop souvent s’engorgent, etc. »

Il y a dans ce peu de lignes quatre propositions qui s’éloignent de la vérité, parce qu’elles reposent sur une complète ignorance de la nature des choses économiques. Il n’est pas vrai que les négocians n’aient aucun avantage que le public ne le partage avec eux. Tous les profits fondés sur un monopole quelconque enrichissent au contraire le spéculateur aux dépens du public.

Tout ne les autorise pas à s’en faire accroire sur la dignité de leur profession : s’ils font du bien à l’État par leur industrie, ce n’est point par générosité, c’est pour leur propre intérêt ; et quelquefois une avidité peu louable devient funeste aux consommateurs à qui leurs produits sont nécessaires ; un commis-voyageur qui va de maison en maison offrir sa marchandise, n’est pas tenté d’être fier.

Il est loin d’être prouvé que le commerce soit le premier ressort de l’abondance ; beaucoup de gens, et à leur tête Adam Smith, sont d’avis que l’industrie agricole y influe davantage.

Enfin, les financiers (et par ce mot Duclos veut parler des traitans, des hommes qui trai-