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d’une connaissance plus exacte de l’économie politique, combien ces observations n’acquerront-elles pas plus de force, quand des ouvrages qui ont pour objet la morale et la politique, sont soumis aux mêmes épreuves ?

Fénelon devait-il établir à Salente des magistrats auxquels tous les négocians devaient rendre compte de leurs affaires de commerce, de leurs entreprises, des magistrats qui leur auraient défendu de hasarder plus de la moitié de leurs biens ? N’est-ce pas préconiser une atteinte à la propriété, un outrage à la liberté d’industrie ? Et sans la propriété, sans l’industrie, que serait devenue la prospérité de Salente ? Louis XIV et son despotisme, et ses guerres n’ont jamais fait le mal qui serait résulté des conseils de ce bon Fénelon, l’apôtre et le martyr de la vertu et du bien des hommes. Il pense être le défenseur de la liberté du commerce, et il prohibe les marchandises étrangères ; il règle les habits, la nourriture, les meubles, la grandeur et l’ornement des maisons pour toutes les conditions différentes.

Ce qui est complètement innocent, ou même complètement indifférent, n’est du ressort d’aucun gouvernement qui a la prétention de n’être pas une tyrannie. Mais ce principe qui tient aux progrès qu’a faits la science des choses